Notre entrevue au BIQ, le 6 décembre 2010

Je suis sincèrement désolée pour cette attente mais certains soirs ce n'est pas évident de gérer la fatigue (grosse fatigue), les enfants, le salon à réaménager pour cause de vente de meubles, le blog,.... tout en sachant qu'on se lève le lendemain à 5h (j'ai même dû faire une croix sur un coup de fil à Chris tellement j'étais "brûlée" (crevée) !!

Alors voici le récit de notre entrevue, je précise bien qu'il s'agit de notre expérience propre et comme vous le savez chaque dossier, chaque immigrant, chaque conseiller, chaque jour est différent !!!

Donc nous voilà arrivés vers 10h20 dans ce long couloir impeccable et sécurisé, Olivier sort la convocation, un jeune homme nous accueille et nous demande de nous diriger vers le comptoir vitré. Ce jeune homme trie de grandes enveloppes sorties d'un grand sac de poste; c'est donc ici, à cette entrée, qu'est passée notre demande ! Une charmante jeune femme blonde nous demande notre convoc et nos passeports. Olivier s'exécute en tremblant. Et là :

- Madame L. ?

- Oui. (toute tremblante)

- Il y a eu un changement, puisque c'est vous qui êtes la requérante principale.

- Ah.

C'est là que j'ai eu envie de pleurer la première fois !

Elle nous invite à prendre place dans la salle d'attente, nous choisissons les deux fauteuils centraux, sous les regards des caméras de sécurité, je fais mine de m'intéresser au livre sur Montréal au cas où nos gestes soient observés !!! On n'en mène vraiment pas large !

En fait, fallait s'en douter un peu vu que c'est sur ma boîte mail que nous avons reçu la convoc (et pourtant, en en-tête il y avait bien écrit Monsieur !), de plus Olivier n'avait pas pu fournir tous ces certificats de scolarité ce qui l'amenait certainement à avoir moins de points que moi.

Bref ce n'était plus trop le moment de se poser ce genre de questions, c'était le moment de me décomposer, de me liquéfier et de m'évaporer !!!!! Mais crotte alors !! ce n'est pas moi qui ait passé tout ce temps sur le net pour être au point, c'est Olivier !!! Donc là du coup toute la pression qu'il avait sur les épaules se pose sur mes épaules !!!!! Et je n'ai eu que peu de temps pour m'y accoutumer car un conseiller ouvre la porte, dit mon nom et nous invite à prendre le petit couloir pour aller jusqu'au bureau 49. Nous nous y installons. Il se présente, Mr Luc B. Il s'excuse pour la clim qui souffle du froid, et plaisante en nous disant que c'est pour nous habituer !! (Je précise qu'à ce moment nous avons perdu la notion du temps, oui, je suis très sage, j'ai coupé mon portable vers 10h35-40, et non, nous n'avions pas de montre!!)

Monsieur B. nous demande si nous sommes bien d'accord pour commencer l'entrevue en avance, le demandeur précédent ne s'étant pas présenté. Il nous dit comment l'entrevue va se dérouler ; vérification de nos originaux et surtout discussion sur nos motivations et nos recherches, la préparation du projet. Olivier commence alors par sortir de notre mallette nos passeports (il vérifie les noms et prénoms) et les livrets de famille. Il a parfaitement bien compris la composition de notre famille "recomposée". Je me dit que ce n'est donc pas pour éclaircir ce point qu'on est convoqué. J'aurais préféré....

Il rectifie la "Dorgogne" en Dordogne, et viennent ensuite des questions sur notre si belle région et le pourquoi du départ. Puis, là droit dans mes yeux sans un battement de paupière : "Alors ? Pourquoi désirez vous immigrer ?" Je bafouille trois phrases (j'ai re-envie de pleurer et de disparaître) et je bloque mes yeux dans ses yeux et lui avoue "Vous m'intimidez à me regarder ainsi !!", il sourit et dit "je suis là pour ça". L'ambiance se détend quand même au fil de l'entrevue. Olivier participe beaucoup à la conversation en apportant des éléments concrets (chiffres, noms,...). L'attitude de Mr B. est tantôt détendue et souriante, tantôt stricte et directe. (indice mitigé)

Tout le long de l'entrevue Mr. B. tape sur son clavier d'ordinateur. On a même parfois l'impression qu'il n'écoute pas vraiment nos réponses (indice positif ?).

Il a visiblement apprécié mes deux expériences en hôtellerie (Grand Hôtel et Caudalie) ce fut l'occasion de "marquer des points" et de se détendre un peu, et a souligné le fait que j'ai été chef d'équipe chez Mac Do...

Voici en vrac, pour faire plus simple les questions qu'il a abordé :

• pourquoi vouloir immigrer au Québec
• pourquoi quitter une des plus belles régions de France pour Le Québec
• connaissez vous déjà des personnes à Québec (Olivier a bien sûr fait référence à Chouchou et Loulou !!! mdr, ça détend l'atmosphère !)
• savoir ce qu'en pensent les enfants
• si l'on sait s'il existe une école française
• savoir comment on a "prévu" leur immigration et leur intégration
• savoir ce qu'en pense notre famille
• quels sont nos emplois actuels
• qu'est ce que dans mon idéal j'aimerais faire comme job
• comment je compte y parvenir
•  PARTIE EN ANGLAIS "vous avez déclaré être débutante en anglais, vous n'avez pas eu beaucoup d'occasions de mettre en pratique......." au bout de quatre questions, deux YES et deux NO, il a eu pitié de moi !!
• quels sont vos "outils" pour trouver un emploi

Puis Olivier a sorti la pile d'offres d'emplois me concernant (3 domaines : restauration, "préposé aux bénéficiaires" = ash ou aide soignante, et secrétariat) Mr B. les regarde presque toutes et écoutant notre argumentation.

Et là : "Bon, je vois que vos recherches sont exhaustives, je vais dès à présent vous dire que votre demande est acceptée, je vais compléter votre certificat de sélection tout en continuant notre discussion sur vos recherches."

OUF !!! Grand soulagement !!! (Je me suis vraiment retenue de pleurer, pour Olivier ce fut un "putain" intérieur, on relâche considérablement la pression tous les deux). Chéri range les papiers, chéri range les papiers avant qu'il change d'avis !!!!

Il nous a aussi demandé si nous avions des biens et comment nous comptions les gérer. Il a insisté sur le fait que les français (et européens en général) sont des immigrés différents des autres populations (d'Asie et d'Afrique) et qu'ils conseillent de garder un certain patrimoine en France.

Il a confirmé qu'à Québec le taux de chômage était bien plus bas qu'à Montréal.

Il édite nos CSQ et nous demande de vérifier l'exactitude des données. Nous donne les démarches  à suivre pour le fédéral et leurs délais. Vu que je suis la requérante principale si l'un de nous deux devait partir en premier, ce serait moi, je suis bien la CHEF (ça on le savait déjà, mais ça fait du bien de le répeter un peu à Olivier !!!)

Nous sommes toutefois restès sur nos gardes jusqu'à ce qu'on sorte du bureau avec nos CSQ !! Surtout moi lorsqu'après une ultime question :"Avez-vous d'autres questions?", Olivier lui a demandé comment le sentiment nationaliste et le sentiment anti- anglais est vécu au Québec. Il fut très surpris d'une telle question, a d'abord déclaré "Alors là j'en tombe des nues !!" avant de nous confirmer que les québécois se foutaient pas mal du mariage de William !!!

Nous sommes sorti du BIQ à 11h55 !! Et ça donne ça :

... là tout de suite il me faut du repos, ça fatigue de décompresser et puis il faut qu'on refasse le dossier du fédéral, et oui, c'est moi la chef now !!!!

MERCI A VOUS TOUS POUR VOTRE SOUTIEN