"Parce que."

Voilà la seule réponse que l'on aimerait bien donner par moment, à cette éternelle question : "Pourquoi ?"

Pourquoi le Canada ?
Pourquoi aller si loin ?
Pourquoi quitter la France ?
et le travail... ?
et le froid... ?
et y'à pas de couverture sociale.... ?
et la nourriture là-bas... ?
Pourquoi partir ?
la "pire", je crois que c'est : "Et pour quoi faire ?"

Alors bien souvent on se sent comme des commerciaux en train de vendre du "Québec". On argumente, on fait des comparaisons, on explique. On a juste envie d'être compris par les autres qui se demandent en fait ; pourquoi / pour quoi avoir envie de TOUT quitter.

Et puis zut, tant pis si le message ne passe pas ; surtout avec ceux qu'on ne fait que croiser.

Avec notre famille c'est différent. Et puis, ils nous connaissent, nous aiment, nous comprennent aussi malgré leurs réticenses à nous voir partir loin.

Voici une petite récap qui vous en dira plus sur nos motivations. Il n'y a pas de classement par ordre d'importance. Elles sont toutes importantes selon nos situations et nos instants du quotidien.

le boulot : C'est très différent de ce que l'on connaît. 80 % des offres d'emplois sont dans le marché "caché", c'est donc le "réseautage" qui est très important. On trouve relativement vite une job, même si ce n'est pas forcément dans sa branche. (On peut être vite remercié aussi ; il faut être lucide !) J'aurai donc certainement plus de chance de changer de secteur. Besoin de changement.

la mentalité / la culture : Malgrés la langue française quasi exclusive à Québec, c'est bien sur le continent nord-américain qu'on se situe ! Donc avec une culture bien différente de l'Europe, de la France ; de leur mode de consommation aux relations qu'ils entretiennent avec leurs collègues, leurs voisins, et sur beaucoup de domaines, nous avons encore plein de choses à découvrir (bonnes comme mauvaises). Marre de la morosité ambiante en France, allons voir si l'herbe est plus verte de l'autre côté de la flaque ! Besoin de changement.

l'espace : les paysages sont peut-être moins variés que ceux de la France, mais les espaces sont bien plus grands. On quitte vite la ville de Québec pour se retrouver à la campagne, aux pieds des pistes de ski, au bord d'un lac ou dans une immense forêt. Nous avons besoin de nous trouver dans une ville active que l'on peut quitter facilement pour retrouver la nature. En ce moment nous sommes à la campagne, prés d'une petite ville où tout le monde connaît tout le monde et où le peu de ce qui s'y passe ne nous interresse pas vraiment. Besoin de changement.

si on doit le faire c'est maintenant, nous sommes jeunes et les enfants aussi : sans doute notre crise de la trentaine !

l'aventure : mine de rien c'est pas rien !! Quitter un boulot, vendre une maison, changer ses repères,.... en "embarquant" ses enfants, c'est quand même un peu l'aventure !

la gastronomie : non, ce n'est pas d'avoir travaillé dans un Mac Do qui m'a détruit les papilles , rassurez-vous. J'ai des gênes que je ne pourrai jamais trahir et qui me colleront toujours à la peau !! Mais aller découvrir ce qui se fait ailleurs, ça peut avoir du bon et réserver quelques bonnes surprises. Et puis je crois que je serais comme ça dans n'importe quelle région de France, au bout d'un moment je me lasse des cuisines locales. Mais il y aura bien quelques bouteilles de vin dans nos cartons...

l'envie le besoin de voir autre chose : ça résume un peu tout ! Besoin de changement.

notre "truc" à tous les deux, à tous les cinqs : la plupart de vous (les bloggeurs) ne le sait pas ; nous sommes une famille "recomposée". Je n'emploie pas souvent ce terme, je préfére : nous sommes une "jolie" famille !! Pour ma part c'est une des principales raisons de ce grand changement dans notre vie. C'est un sujet "délicat" à aborder, qui est bien souvent amené sur le tapis par Loulou, qui déclare à quasiment chaque personne dont il fait la connaissance : " j'ai deux papas: Papa Olivier et mon Papa qui est au ciel". Voilà, c'est dit. Cinq ans pour Manon et deux ans et demi pour Louis, ça fait très jeune, trop jeune pour ne plus avoir son papa. Se retrouver seule à vingt-cinq ans avec deux enfants ça fait jeune aussi. La vie nous a enlevé un être très cher, qui continue, à notre manière, à faire partie de nos vies. La dureté de la vie nous en fait encore plus apprécier sa beauté. Les moments de Bonheur comme tous les petits et grands bonheurs, il faut savoir les provoquer et les savourer sans attendre qu'ils arrivent tous seuls ou trop tard. CARPE DIEM. Cette "philosophie" m'a conduite vers un nouveau Bonheur, Olivier. Il en apporte aussi aux deux grands. Et j'ai pour habitude de dire que Lily, notre trésor, c'est ma cerise sur le gâteau. Ce projet sera un nouveau pas pour Olivier et Audrey &co !! C'est notre truc à nous.

Alors voilà "en gros" nos raisons pour le faire, ce truc, ce besoin de changement, cette idée saugrenue pour certains. Ou tout simplement comme diraient les petits quand ils veulent pas se casser la tête à trouver une réponse : parce que.